J’ai lu Socrate sous les cocotiers de Claude Louis Roudil (CLR). Ce livre est non pas la suite, mais s’inscrit dans la continuité, du Socrate des banlieues du même auteur ; il peut être lu de manière totalement indépendante. Après La Philosophie dans le boudoir, voici la philosophie pour tous et romancée.
Mario, alias Socrate, est un humaniste qui aime aller à la rencontre des autres, surtout ceux des quartiers défavorisés, pour les questionner et les amener à se questionner sur eux-mêmes, un peu dans l’esprit du « connais-toi toi-même » de l’accoucheur des esprits. D’ailleurs, tout au long du livre les références à Socrate (l’antique), Platon, le boudisme sont légions. On peut également y voir une allusion à Pascal le grand frère et un clin d’oeil au Monde de Sophie.
Les situations sont certes banales et issues de la vie quotidienne (la rue, l’école, le racisme, les vacances, les places de parking) mais la manière de les présenter est intéressante sans rentrer dans des clichés faciles ou des brèves de comptoir. Les thèmes abordés sont multiples : le bonheur, la république, la liberté, l’intelligence, l’amour, la vacuité (une des réflexions des plus surprenantes).
La philosophie pour tous !
Le livre est empli de sagesse, de petites phrases (il serait vain de toutes les citer ici) qui amènent non seulement les personnages du livre (son épouse Samia, ses enfants, ses amis, les enseignants, les élèves) à la réflexion, mais surtout le lecteur au questionnement. Le livre enchaîne les scènes courtes, les amorces de débats, parfois décousues, mais c’est sans doute pour mieux représenter la vie, notre vie.
La simplicité du livre n’est qu’aparente car la philosophie qu’elle développe avec des mots très simples, ou des allégories, est beaucoup plus profonde. Elle nous prouve que le dialogue est ce qu’il y de plus important pour réfléchir sur soi, se remettre en question, progresser, etc.
En définitive, il s’agit d’un livre court, qui se lit d’une traite… mais qu’il faut prendre le temps de bien lire. A lire et à relire pas uniquement sous les cocotiers.