J’ai lu C’est arrivé en avril de Phillipe Meisburger. Je devrais plutôt dire que j’ai regardé C’est arrivé en avril sur un grand écran (pas celui de mes nuits blanches), les yeux écarquillés.
L’histoire débute tout doucement le 11 avril à Manhattan – clin d’oeil au 11 septembre – par le cataclysme de la fin du monde. L’apocalypse mondial raye toutes les villes du globe. Rien que cela ! Vincent ophtalmologiste rencontre Karine aveugle. Nous sommes donc dans le scénario classique où deux personnes que tout oppose vont devoir cohabiter pour sauver le monde en passant par une petite romance.
Le rythme s’accélère progressivement. Le suspense monte en puissance et devient addictif comme le flash récurrent de Sedona. Le scénario entraine le lecteur dans un road trip à travers l’Amérique. Pas besoin de carte ni de GPS, le nom des autoroutes successives suffit – l’impression d’un auteur français expatrié. Le surnaturel laisse la place aux Aliens, aux hommes en noir, aux mystères de la zone 51, au projet secret du Nouveau Monde, etc. Le rythme est soutenu. Il n’y a pas de temps mort pour une course poursuite, une chasse à l’homme impitoyable et une machination implacable. La tension est constante et palpable. Les situations se renversent étrangement, interrogeant sur leur réelle crédibilité.
Les personnages sont certes stéréotypés tout comme le scénario catastrophe est trop gros mais… quelques messages philosophiques surviennent « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » ou « ce sont les autres qui donnent à la vie sa raison d’être ». L’ensemble est vraiment très original car contrairement aux récits de fin du monde, il n’y a pas de sauvetage, ni de scènes de désolations, malgré l’adrénaline qui coule à flot, etc. L’intérêt est donc ailleurs jusqu’au rebondissement final totalement surprenant.
Un petit livre… mais un grand film !
Ce n’est hélas pas un grand livre de littérature malgré ces 600 pages. Le style reste peut-être enfantin, voire parfois mièvre. Ni un roman. Les clichés sont omniprésents, les descriptions absentes quoiqu’elles apparaissent dans la seconde partie du récit générant quelques longueurs et une dilatation du style. Quelques rimes riches sont néanmoins parsemées lors de passages poétiques.
Curieusement, le livre est entièrement écrit au présent de l’indicatif. Au début, ce choix peut rebuter mais il s’avère au demeurant excellent et percutant. Le lecteur est entièrement projeté dans le livre et vit l’action de l’intérieur – celle-ci étant décuplée – sur son siège de cinéma. Le style ressemble à celui d’un storyboard agrémenté de références cinématographiques et certifiées Wikipédia.
Si vous souhaitez lire un film catastrophe digne d’un Blockbuster n’hésitez pas.
Je suis d’accord sur le côté « grand spectacle » du livre qui lui donne un côté cinématographique que j’aurai adoré regarder ^^
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