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Parcours commando

J’ai lu Parcours commando de Marius (émission sur M6…)

Je m’attendais à un énième livre autobiographique, plat, sans relief. Mais que nenni ! Certes il y est question d’un parcours et d’une tranche de vie, même si je n’ai personnellement rien appris que je ne connaissais déjà. En revanche la première partie sur l’enfance et la voyoutocratie reste la plus intéressante.

Le thème de la rédemption, d’une sorte de péché originel, de la seconde chance, de la main tendue est omniprésent tout au fil des pages. Les valeurs de l’honnêteté, de l’engagement et du dépassement de soi jaillissent au fil du récit ; quoique Marius scande que « si on abandonne une fois, on abandonnera toujours », ce qui peut paraître contraire au principe qu’on apprend de ses erreurs, il agrémente son histoire de petites phrases morales sans jamais être moralisateur.

Initialement d’un naturel plutôt macho, Marius se transforme et laisse la place à un homme sensible qui voue un amour inconditionnel à sa femme.

La post-face est décevante et détonnante car il détruit tout l’enseignement et la philosophie du livre ; après tout Marius n’est qu’un homme avec ses faiblesses et ses démons…

Au final, Marius nous offre une formidable leçon de vie, avec ses préceptes, quittant le côté obscur pour celui de la force, de la loyauté, ayant saisi une main tendue au mauvais endroit mais au bon moment.

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Pourquoi je n’aurai jamais le prix Goncourt ?

Le prix Goncourt, l’un des plus prestigieux vient d’être attribué et garantit une future renommée, en principe, à son auteur, à moins que ce soit un César d’honneur.

Ah ! Quel prix !

Il va de soit qu’il a été discerné parmi les dix mille romans publiés dans l’année, voire davantage. Il va de soit également que ce prix récompense un auteur et non une maison d’édition, comme un candidat à l’élection présidentielle serait élu en son nom et non au nom d’un parti politique… mais ce serait prendre parti que d’affirmer le contraire et aller à l’encontre de l’égalité des chances de notre république. Il ne faut pas oublier que le jury, totalement impartial, comme le conseil constitutionnel, a lu tous les livres ou par défaut a procédé à une présélection, sorte de primaire… quoique tout ceci soit secondaire. A quel prix : « valeur d’échange, en monnaie, d’un bien, d’un service ; ce qu’il en coûte, ce que l’on doit endurer, sacrifier pour obtenir quelque chose. »

Qu’est-ce qui m’a prix ?

Certains lisent le Goncourt comme ils postent leur selfies sur instagram, bourre et bourre et ratatam. Je préfère qu’on me lise, ou pas, pour ce que je suis et non pour une étiquette (un label ?) collée sur une couverture (la belle !). Van Gogh n’a vendu aucune toile de son vivant !

Le con court

En définitive, je n’aurai jamais le prix Goncourt parce que je serais con de courir après en forçant le gond.

Le nanowrimo

Le mois de novembre est, chez les écrivains (mais pas tous), traditionnellement celui du nanowrimo.

Késako ?

Cette mode est née aux Etats-Unis en 1999. Le nanowrimo (National Novel Writing Month) est un challenge qui propose d’écrire 50.000 mots en 30 jours, soit 1667 mots par jour, pendant le mois de novembre. Il s’agit de la taille standard d’un roman, en référence au meilleur des mondes d’Aldous Huxley.

L’important n’est pas la qualité mais la quantité, c’est-à-dire qu’il faut écrire au kilomètre sans se soucier du style ni de l’orthographe ou de la cohérence globale du récit. L’objectif est d’avancer un grand coup dans l’écriture de son roman. La réécriture, l’élagage, la correction du texte viendront ensuite.

Kikekoi ?

Un million de participants s’y adonnent dans le monde entier et s’inscrivent sur un site web dédié. Que gagne-t-on ? Rien. Il n’y a pas de récompense. Juste la satisfaction d’avoir écrit un livre en un mois. Et de le faire savoir.

Emoi et moi

Personnellement, je ne participe pas à ce genre de compétition, même si j’en comprends l’intérêt pour ceux qui peinent à faire avancer leurs histoires. Je préfère rester libre : écrire plusieurs histoires en même temps ou une seule, mettre deux mois ou deux ans pour achever l’écriture d’un livre, écrire tous les jours ou laisser passer de longues semaines sans rien écrire, écrire un seul mot ou plusieurs centaines d’une traite. De plus, j’ai aussi la manie de retravailler directement le texte, de bouger les paragraphes de place, d’inclure des détails postérieurs, etc. ce qui est incompatible avec le principe du nanowrimo.

Mon Prince ne viendra pas

J’ai lu Mon Prince ne viendra pas (tant pis, je ferais sans !) d’Alex Kin. Le titre m’avait intrigué. Il s’agit d’une romance contemporaine, genre que je ne lis pas d’ordinaire pour diverses raisons.

L’histoire nous embarque à Tours. Le cœur brisé, Clothilde fait ses premiers pas dans une nouvelle entreprise, résignée à rester vieille fille. Mais c’est sans compter sur son superboss Hugo. Avec ses amies, elle prépare le mariage de l’une d’entre elles ; d’ailleurs, les personnages ont l’air interchangeables et sans relief.

Le récit, écrit à la première personne du singulier, est frais et pétillant. Rythmé. Trop peut-être où les situations se suivent, certaines étant peu crédibles. Rien de nouveau. Du déjà vu et du réchauffé. Une suite de clichés digne de caméra café. Les dialogues et les monologues intérieurs s’enchaînent parfaitement tandis que l’on cherche à reprendre son souffle au milieu de l’absence de descriptions. Quelques textos originaux égaillent les pages tandis que le lecteur se demande comment va finir cette histoire convenue au cours de laquelle j’ai un peu souri.

Le plus intéressant est sans doute l’histoire secondaire : la petite boulangerie de quartier menacée de rachat par un grand groupe industriel. Mais la chute de cette intrigue secondaire peut paraître bâclée.

Je conçois aisément que ce genre de livre ait son lectorat : écrit majoritairement par des femmes pour un public, je suppose, essentiellement féminin. Lecture rapide pour les aficionados du genre.

Ahogur

J’ai lu Ahogur de Sonia J. Fadda. Il s’agit du premier volet d’une longue série qui nous plonge dans un univers médiéval envoutant et forestier.

Au premier abord, le début peut rébuter plus d’un lecteur avec le style « la petite maison dans la prairie » un peu longuet. Mais dépassez vos préjugés, accrochez-vous et l’histoire vous embarquera de manière addictive avec cette famille recomposée peu ordinaire. Le père, bûcheron qui cache un lourd passé mystérieux. Six enfants adoptifs unis dans une profonde amitié, avec leur propre caratère, leur souhait de vie et le passage à l’âge adulte. Un cavalier balafré surgi de nulle part. Une vieille dame qui marchait seule dans la forêt.

Vous voyagerez dans une contrée, au rythme lent du calme quotidien d’une époque juste troublée par des évènements tragiques laissant la place à diverses émotions. Vous rencontrerez de la romance, un peu d’amour, une légère touche d’érotisme, quelques doses d’humour, un zest de combats, une initiation à l’alchimie, des secrets et un drame, le tout enrôbé de suspense.

L’aile de corbeau prend son vol.

L’histoire est narrée à la première personne du singulier sous les yeux noirs de Solène, rebelle aux cheveux noirs qui cherche sa place dans ce monde moyenâgeux. L’écriture est agréable, sans effet littéraire. Le récit est plaisant. J’ai été envouté par cette ambiance médiévale agrémentée d’une petite touche juste suffisante de Fantasy (sans dénaturer le genre ni l’intrigue). Alors, si comme moi, vous opinez du chef (l’expression figure 14 fois dans le livre), n’hésitez pas et partez à l’aventure pour accompagner le destin de Solène au cœur de cette saga médiévale atypique.

C’est arrivé en avril

J’ai lu C’est arrivé en avril de Phillipe Meisburger. Je devrais plutôt dire que j’ai regardé C’est arrivé en avril sur un grand écran (pas celui de mes nuits blanches), les yeux écarquillés.

L’histoire débute tout doucement le 11 avril à Manhattan – clin d’oeil au 11 septembre – par le cataclysme de la fin du monde. L’apocalypse mondial raye toutes les villes du globe. Rien que cela ! Vincent ophtalmologiste rencontre Karine aveugle. Nous sommes donc dans le scénario classique où deux personnes que tout oppose vont devoir cohabiter pour sauver le monde en passant par une petite romance.

Le rythme s’accélère progressivement. Le suspense monte en puissance et devient addictif comme le flash récurrent de Sedona. Le scénario entraine le lecteur dans un road trip à travers l’Amérique. Pas besoin de carte ni de GPS, le nom des autoroutes successives suffit – l’impression d’un auteur français expatrié. Le surnaturel laisse la place aux Aliens, aux hommes en noir, aux mystères de la zone 51, au projet secret du Nouveau Monde, etc. Le rythme est soutenu. Il n’y a pas de temps mort pour une course poursuite, une chasse à l’homme impitoyable et une machination implacable. La tension est constante et palpable. Les situations se renversent étrangement, interrogeant sur leur réelle crédibilité.

Les personnages sont certes stéréotypés tout comme le scénario catastrophe est trop gros mais… quelques messages philosophiques surviennent « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » ou « ce sont les autres qui donnent à la vie sa raison d’être ». L’ensemble est vraiment très original car contrairement aux récits de fin du monde, il n’y a pas de sauvetage, ni de scènes de désolations, malgré l’adrénaline qui coule à flot, etc. L’intérêt est donc ailleurs jusqu’au rebondissement final totalement surprenant.

Un petit livre… mais un grand film !

Ce n’est hélas pas un grand livre de littérature malgré ces 600 pages. Le style reste peut-être enfantin, voire parfois mièvre. Ni un roman. Les clichés sont omniprésents, les descriptions absentes quoiqu’elles apparaissent dans la seconde partie du récit générant quelques longueurs et une dilatation du style. Quelques rimes riches sont néanmoins parsemées lors de passages poétiques.

Curieusement, le livre est entièrement écrit au présent de l’indicatif. Au début, ce choix peut rebuter mais il s’avère au demeurant excellent et percutant. Le lecteur est entièrement projeté dans le livre et vit l’action de l’intérieur – celle-ci étant décuplée – sur son siège de cinéma. Le style ressemble à celui d’un storyboard agrémenté de références cinématographiques et certifiées Wikipédia.

Si vous souhaitez lire un film catastrophe digne d’un Blockbuster n’hésitez pas.

Syndrome de Dawn

J’ai lu le Syndrome de Dawn, le maître des fourmis de Freeric Huginn. Il s’agit du troisième livre de cet auteur que je lis ; ce ne sera sûrement pas le dernier car l’auteur se bonifie au fur et à mesures de ses écrits avec son style inénarrable.

Cet opus débute par la belle histoire d’amour au sein d’un couple banal, puis plonge dans un thriller d’anticipation. Galdric est un rebelle qui succombe à l’amour. Or, son premier enfant est atteint du syndrome de Down (j’avais d’abord cru à une faute de frappe dans le titre… mais non). D’abord horrifié par cette terrible nouvelle, il démontre que l’amour parental est plus fort que tout, au-delà des apparences et des préjugés.

Epris d’une passion pour les fourmis (d’où le maître des fourmis), avec un clin d’œil à Bernard Werber, son fils Alexis vivra une existence tout à fait normale jusqu’au drame épouvantable qui anéantira son père. Dès lors, la seconde partie du livre pose un autre regard plus profond sur le monde et annonce une vengeance apocalyptique.

Une construction très intelligente de la trame narratrice.

Le livre est l’occasion de développer les thèmes chers à l’auteur : la différence et l’indifférence, le handicap, un pamphlet contre notre société et ses travers, la protection animale, la destruction de notre planète, etc. Des sujets graves mais sans jugement. Juste des constats.

Le récit, composé de phrases courtes à l’instar d’une poésie en prose, à la première personne du singulier, interpelle et tutoie le lecteur. Le style est direct et agrémente l’art de dire des choses horribles, mais tellement vraies, avec une pointe humour et une grande simplicité. Apostrophé comme un témoin, le lecteur ne peut qu’être entrainé par le narrateur au franc parler, au discours populaire, indifférencié et au phrasé mélodieux. Le récit ressemble à une confidence ou se mêlent des dialogues à la Michel Audiard et une ambiance digne du Silence des Agneaux.

Le suspense est bien mené jusqu’à son terme même si la quête s’avère vouée à l’échec. Aussi une seule interrogation demeure : quel sera le dénouement final de cette machination savamment orchestrée ? Un thriller d’anticipation atypique et remarquable !

De Thunder à Tender

J’ai lu De Thunder à Tender, l’alchimie d’Angéline Monceaux. Il s’agit d’un court récit, qui n’est pas un roman mais plutôt une nouvelle et qui s’apparente à une sorte de carnet rose dans lequel la narratrice noterait ses propres expériences issues d’un site de rencontre. Nous la suivons donc dans ses déboires, ses déconvenues lors de ses diverses rencontres d’hommes successifs dont elle trace les portraits robots.

Rien de nouveau, ni de transcendant. Des clichés. Tout le monde connaît les dangers, les pièges de ce genre de sites et parfois le bonheur, l’amour ou l’amitié qu’ils apportent.

Le récit est ponctué de réflexions, pas au sens philosophique du terme, mais pratiques, intimistes, prises sur le vif et qui transparaissent en gras. A lire comme une confession partagée.

Au final, ce livre autobiographique donne de l’espoir, au-delà des illusions, et laisse de grands sourires et un soupçon d’humour. A lire comme un guide de mise en garde des sites de rencontres… mais qui peuvent amener quelques belles surprises.